Paris. L’Hôtel Particulier de Potocki. Troisième partie.

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Le rez-de-chaussée.


Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki.

Ayant monté une volée du magnifique escalier en marbre, on passe  par  la porte à miroir dans le splendide Grand salon.
 

C’est la plus grande salle du palais. Quand les Potocki vivaient ici, les moulures étaient dorées. Aujourd’hui, tout apparaît beaucoup plus simple.
 

Notamment dans cette salle sont placées deux tapisseries qui étaient accrochées auparavant dans l’escalier principale.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Grand salon.

Faites attention aux portes vitrées – à travers la cour intérieure est visionnée, on peut y sortir de cette salle. On y va.
 

La cour intérieure est arrangée à la française, régulière, avec les contours rigoureux des parterres et des gazons.
 

Qu’est-ce que c’est que cette façade semi-circulaire là-bas ? On revient au palais dans le Grand salon.
La photo est prise par Ludmila Golytcheva.
 

Derrière l'arc, on trouve le passage vers les autres salles du palais. 
 

En allumant  la lumière, nous voyons encore une tapisserie flamande du XVIème siècle sur le mur.
 

Cette collection de tapisseries tissées à Bruxelles en 1664-1665 a été acquises par Nicolas Potocki en 1874. Ils sont consacrés à un seul sujet – aux  exploits du chevalier Guillermo-Ramon de Moncada du royaume de Sicile.

Cette table massive dorée avec un plateau de marbre, et encore une, plus petite, et la dizaine des fauteuils  dans le style Louis XV, c’est peut-être tout ce qui reste des meubles originaux des Potocki dans ce bâtiment.
 

Voici la salle demi-circulaire visible du côté de la cour, c’est le Petit salon Ovale orné de la statue.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki.

D’ici on peut passer dans un petit jardin d’hiver.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Jardin d'hiver

Paris. 25 Avenue Friedland.

Plus loin se trouve encore une pièce presque de glace et les salles aménagées pour les besoins de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. Je vais en parler plus tard. Revenons en avant et passant de nouveau par le Grand salon, nous nous trouverons dans la salle à manger de marbre des Potocki…
 

Reboul  a reconstruit la façade, l'escalier d'honneur et les salles dans les années 1878-1884. Sans attendre la fin complète de la modification, en 1882 on organisa déjà des réceptions ici. Ensuite pendant environs deux années, les travaux de la finition des détails différents se prolongeaient encore — en vérité, si on a même beaucoup d’argent, la réparation — en tout cas c’est quelque chose de terrible. Un des locaux, dont l'intérieur est conçu par Jules Reboul est donc la salle à manger de marbre.


Quelle frénésie du marbre on voit ici ! 
​La photo est faite par Ludmila Golytcheva.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Salle de marbre.

Encore une tapisserie décore le mur.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Salle de marbre.

Le ciel est peint sur le plafond…
 

Le comte Nicolas Potocki.

Le comte Nicolas Potocki.
 

Le portrait de Nicolas Potocki est conservé au palais qu’il a fait construire. Il en serait ravi, je pense.​
Au rez-de-chaussée, il y a encore une pièce magnifique. Nous y irons.

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Salon littéraire Emmanuel

Cette salle dans le goût de la Renaissance, a été conçue comme le cabinet de travail du comte. Ici il acceptait les visiteurs. Nicolas Potocki s'occupait beaucoup de la bienfaisance et les foules des émigrants polonais constamment venaient chez lui. En fait à Paris on a surnommé plaisamment le palais « Le Credit Polonais » à cause de la foule grouillant constamment là-bas des quémandeurs qui ont trouvé le gîte en France.

Cette cheminée du XVI siècle est la décoration essentielle de la salle.
 

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Salon littéraire Emmanuel

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki. Salon littéraire Emmanuel

Mais cette salle n’est pas du tout entrée dans l'histoire à la faveur des réceptions de Nicolas Potocki, mais grâce à ce qu'avec le temps, elle s'est transformée en salon littéraire de son épouse, Emmanuella. Vraiment je ne m’imagine pas comment la femme a persuadé son mari de lui céder le cabinet pour y organiser des réunions assez particulières. Nous y insistons un peu plus en détail : Emmanuella, comme plusieurs dames mondaines, a ouvert le salon littéraire, qu'elle n’a appelé rien d’autre que «le Club Sentimental des défunts» (ou « Macchabées »). Chaque membre de ce club élitaire de la comtesse Potocka devait jouer un rôle d’un mourant d'amour pour elle — telle était la condition de l'accueil au sein de cette société ! Emmanuella offrait à chaque membre du club un saphir avec ses initiales, une couronne et l'inscription – «qui m'aime me suit».  C'était un des salons les plus brillants de Paris ! Particulièrement belle, lettrée, artiste, spirituelle et pleine d’ironie, Emmanuella s’amusait, ses sorties d'enfant espiègle charmaient. On l’a surnommée «la Gamine de la rue de Friedland». Parmi ses amis du "Club Sentimental", il y avait des gens très connus tels que le musicien Gabriel Fauré, le peintre Jean Béraud, le philosophe Elme-Marie Caro, le dandy Boni de Castellane, Paul Bourget, duc de Luynes, les musiciens et peintres célèbres comme le tout jeune Marcel Proust et l’écrivain Guy de Maupassant qui tombe sous son charme, et entretient une correspondance nourrie avec sa muse qu’il dépeint dans plusieurs de ses récits, en particulier dans le roman « Notre cœur », sous le nom de la baronne de Fremin — " … une bouche délicate avec des lèvres minces semblait ébaucher d’un miniaturiste, puis contourner par la main légère d’un  ciseleur. Sa voix vibrait de façon cristalline, et ses pensées inattendues et aiguës pleines du charme nuisible, étaient singulières, méchantes et bizarres. Un charme froid et corrompant et le caractère énigmatique de cette gamine hystérique troublaient l’entourage, engendrant l’agitation et les passions exubérantes. Elle était connue dans tout Paris comme la femme mondaine la plus extravagante de la Société véritable "
Et voici quelques extraits de plusieurs lettres de Maupassant à Emmanuella elle-même :
 

« … je pense aux autres personnes à qui j’aime converser. Connaissez-vous une de celles-là ? Elle n’éprouve pas le respect inévitable devant les puissants, elle est sincère dans les idées (au moins, je crois ainsi), dans les opinions et ses aversions. Est-ce parce que souvent je pense ainsi à elle ? Sa pensée me fait l’impression d’une sincérité impétueuse, spontanée et séduisante. On peut y attendre des surprises, elle est pleine d’inattendu et de charme particulier… Je vous prie, madame d’accepter de ma part tout ce qui peut être agréable pour vous. » 
​ « … Je suis ravi. « La vie » verse des ventes magnifiques. Rien ne pouvait m'apporter la satisfaction plus grande, que ce succès. Saviez-vous que je vous suis incommensurablement obligé ce succès ? Et je voudrais, agenouillé, vous remercier. »

фотография Мопассана с дарственной надписью Мадам графине Потоцкой Уважающий ее друг

Photo Maupassant avec l'inscription 

Les réunions du Club des Défunts ont été empreintes par le peintre Jean Béraud. D'ailleurs, le tableau est officiellement intitulé "Le Salon littéraire de la comtesse Potocka" (1887). L’original se trouve dans le célèbre musée Carnavalet à Paris. Sur le tableau Emmanuella est dépeinte en société des peintres et écrivains célèbres. A vrai dire Maupassant est déjà absent, à cette époque, ils se sont séparés. A coté d’Emmanuella se trouve Elme Caro (Elme-Marie Caro) (1826-1887), le philosophe amoureux d'elle. Elle l’aurait brocardé si cruellement qu’il allait avoir une attaque à cause du bouleversement et,il allait mourir dans quelques jours après cet incident. Probablement c’est  une coïncidence, mais les journaux ont naturellement saisi ce fait. 
​Portez votre attention sur le portrait qui était dans la salle, aujourd’hui sur cette place (la photo est en bas) est placée une tapisserie.

Paris. 25 Avenue Friedland. L'hôtel Potocki.

1. Портрет Эммануэллы известного художника Леона Бона.

 La comtesse Emmanuella Potocka, née Pingnatelli.
 

Et voici le portrait d’ Emmanuella, l’œuvre du peintre connu Leon Bonnat (Leon Joseph Florentin Bonnat). L’original du tableau se trouve maintenant dans la ville de Bayonne dans le musée de Léon Bonnat. Nicolas l’a légué au musée, et Emmanuella a interdit en justice de l’exposer dès qu’elle était vivante. C'était justement comme ça. Le tableau se conservait dans les archives du musée et n’était exposé qu’après sa mort.


Mais où est-ce que se trouvait les pièces privées des maîtres du palais ? Elles sont à l’étage, ou — comme on dirait chez nous — plutôt au deuxème. Allons-y !

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